Si tu cherches à enrichir ton jeu à la guitare, tu es au bon endroit. Aujourd’hui, on va plonger dans un élément clé qui peut vraiment transformer ton style : les arpèges. Que tu débutes ou que tu sois déjà à l’aise avec ta guitare, maîtriser les arpèges te permettra d’ajouter une belle touche de fluidité et d’émotion à tes morceaux. Ce guide est là pour t’accompagner, te donner des astuces simples, des exercices pratiques, des idées créatives et surtout, te faire prendre plaisir à explorer de nouvelles techniques. Prêt à découvrir tout ça ? C’est parti !
Un arpège, c’est simplement une manière de jouer un accord de guitare, mais au lieu de gratter toutes les cordes d’un coup, tu vas les jouer de manière plus subtile. La plupart du temps, on joue les notes de l’accord une par une, ce qui fait ressortir chaque note de manière distincte, un peu comme si tu déroulais une petite mélodie à l’intérieur de l’accord lui-même. C’est ce qui donne à l’arpège ce côté doux et fluide, parfait pour apporter une texture plus détaillée et expressive à ton jeu.
Cela dit, un arpège n’est pas forcément joué seulement note par note. Parfois, tu peux jouer deux ou trois notes en même temps, tout en maintenant ce mouvement de progression. L’idée reste toujours la même : tu ne joues pas l’accord complet d’un coup, mais tu laisses chaque note respirer un peu plus, en jouant avec les variations dans l’ordre et le timing. Ces nuances permettent de créer un accompagnement riche et délicat, idéal pour soutenir une voix ou une mélodie principale.
Pourquoi apprendre les arpèges de guitare ?
Apprendre les arpèges, c’est un peu comme ajouter une nouvelle dimension à ton jeu de guitare. Déjà, ça te permet de jouer des accompagnements beaucoup plus variés et subtils que simplement enchaîner des accords plaqués. Plutôt que de tout jouer d’un coup, tu crées un mouvement, un rythme, et tu laisses chaque note s’exprimer à part entière. Cela donne une impression de fluidité et de détail qui peut vraiment transformer un morceau.
Ensuite, travailler les arpèges t’aide énormément à développer ta précision et ta coordination. Jouer chaque note de façon isolée demande une bonne maîtrise des deux mains : la main droite (ou celle qui gratte) pour bien contrôler les cordes que tu joues, et la main gauche pour faire sonner chaque note proprement. C’est un excellent exercice technique qui te pousse à être plus attentif à la propreté de ton jeu, sans avoir besoin de jouer vite ou compliqué.
Mais au-delà de la technique, les arpèges te permettent d’explorer beaucoup de nouvelles sonorités. En changeant l’ordre des notes ou le rythme dans lequel tu les joues, tu peux facilement créer des ambiances très différentes, que ce soit pour un morceau doux et introspectif ou pour quelque chose de plus rythmé et dynamique. Bref, c’est une manière de donner de la personnalité à ton jeu, de rendre chaque morceau unique.
Et puis, que ce soit dans la musique folk, pop, rock ou même classique, tu trouveras des arpèges partout. Donc, en les maîtrisant, tu t’ouvres à un univers musical beaucoup plus large et tu gagnes en polyvalence.
Les différentes techniques d’arpèges à la guitare
Arpèges au doigt (fingerpicking)
L’arpège au doigt, aussi appelé fingerpicking, est une technique qui consiste à jouer chaque corde individuellement avec les doigts, sans médiator. C’est une méthode très expressive qui permet de donner plus de contrôle sur la dynamique et le volume de chaque note, ce qui peut vraiment enrichir ton jeu.
En général, le pouce est chargé de jouer les cordes graves (mi, la, ré), tandis que l’index, le majeur et l’annulaire s’occupent des cordes plus aiguës (sol, si, mi aigu). Cette répartition permet d’avoir une bonne fluidité dans l’exécution des arpèges. Cela dit, il existe différentes approches selon les morceaux, et tu peux bien sûr adapter selon ton confort.
Le fingerpicking te permet d’accentuer certaines notes ou d’en jouer plusieurs à la fois, ce qui est plus difficile à faire avec un médiator.
Arpèges au médiator (flatpicking)
L’arpège au médiator, ou flatpicking, est une technique où tu utilises un médiator pour jouer les notes d’un accord une par une, dans un ordre précis, comme pour les arpèges classiques. Ce qui le différencie du fingerpicking, c’est que tu ne fais intervenir qu’un seul outil — le médiator —, ce qui donne un son plus uniforme et parfois plus percussif.
Avec le flatpicking, tu vas alterner entre des mouvements vers le bas (downstroke) et vers le haut (upstroke) pour gratter les cordes de ta guitare. Ce jeu d’alternance te permet de garder un flux continu et fluide, même lorsque tu changes rapidement d’accords ou de motifs d’arpèges.
Pour ceux qui maîtrisent vraiment bien cette technique, il est possible de jouer plusieurs cordes en même temps en flatpicking. Le médiator, placé entre le pouce et l’index, va alors être utilisé pour gratter la corde la plus haute (généralement une des trois cordes du haut), tandis que les autres doigts joueront une ou plusieurs notes complémentaires en même temps.
Les arpèges de base à connaître
Bien qu’il existe une multitude d’arpèges différents, je te propose de commencer par en apprendre trois. Ils sont considérés comme étant les plus répandus, tu les retrouveras donc facilement dans beaucoup de musiques connues.
Arpège n°1 : l'arpège débutant
Cet arpège est l’un des plus célèbres, et il est particulièrement apprécié pour sa simplicité. Il s’agit ici de jouer un arpège en « escalier ». Le principe est de descendre les notes une par une, puis de les remonter dans l’ordre inverse. Tu trouves ça un peu flou ? Pas de souci, regarde la courte vidéo ci-dessous pour voir à quoi ça ressemble en pratique !
Cet air te fait penser à quelque chose ? Et pourtant je n’ai même pas plaqué un seul accord, ce sont les cordes à vide… Mais il s’agit bien de l’intro de Nothing Else Matters de Metallica ! Comme quoi, les plus grandes musiques partent parfois de pas grand-chose.
Arpège n°2 : la basse alternée
Cet arpège est un peu plus technique, car il demande au pouce d’alterner entre deux cordes. L’annulaire, le majeur et l’index, eux, suivent le même principe que dans l’arpège n°1, mais cette fois ils se contentent uniquement de la remontée de l’escalier. Pour que ce soit plus clair, je te montre encore une fois le résultat dans la vidéo ci-dessous avec une musique bien connue de tous.
Tu l’auras remarqué, sur certains accords, il n’est parfois pas nécessaire d’effectuer une basse alternée avec le pouce ! Et oui, c’était bien Je l’aime à mourir de Francis Cabrel.
Arpège n°3 : l'arpège riche et mélodique
Cet arpège est le plus complexe des trois que je t’ai présentés ici. Il combine un enchaînement long, qui peut sembler peu naturel au début, et est souvent joué à un tempo assez rapide. Cependant, c’est probablement l’un des plus beaux arpèges, il pourra sublimer n’importe quel accord ! La démonstration juste en dessous en vidéo avec Dust In The Wind.
Exercices d’arpèges pour progresser rapidement
S'entrainer à jouer l'arpège sans accord
La première étape pour apprendre un arpège, c’est bien sûr de mémoriser le schéma à suivre. Cependant, quand on débute, il peut falloir un peu de temps avant de bien le maîtriser. Mon conseil, c’est de mettre de côté la main gauche au départ. Non seulement tu risques de fatiguer ta main gauche inutilement, mais en plus, elle n’est pas essentielle au début, et tu pourrais finir par te mélanger les pinceaux. Concentre-toi d’abord sur la main droite en jouant les cordes à vide. Si le son peu mélodieux des cordes à vide te dérange, tu peux simplement poser tes doigts de la main gauche sur les cordes sans appuyer pour étouffer le son. Cela te permettra de te focaliser uniquement sur le mouvement de la main droite sans te soucier de la mélodie pour l’instant.
Exercices de coordination main droite/main gauche
Quand tu joues des arpèges à la guitare, la main droite fait la majeure partie du travail, environ 80%. Mais pour que l’arpège soit mélodieux, il faut bien sûr qu’un accord soit joué, ce qui rend les 20% de la main gauche tout aussi essentiels. La vraie difficulté réside dans la coordination des deux mains pour assurer des transitions d’accords fluides. Et c’est d’autant plus délicat que ces changements d’accords doivent être impeccables quand tu joues en arpège.
En effet, lorsque tu grattes un accord, si une corde n’est pas bien pressée, ça peut passer inaperçu ou tu as un petit délai pour rectifier. Mais avec les arpèges, chaque note est jouée séparément, donc un doigt mal placé pendant un changement d’accord se remarque immédiatement et crée une fausse note.
Pour t’entraîner, avance étape par étape. Si le morceau que tu travailles comporte quatre accords, commence par bien maîtriser le passage du premier au deuxième accord. Répète ce changement encore et encore jusqu’à ce qu’il devienne naturel.
Utilise un métronome pour garder un tempo lent au début, puis augmente-le progressivement jusqu’à atteindre la vitesse originale du morceau. Une fois ce premier changement d’accords maîtrisé, applique la même méthode pour les autres transitions. Je te l’accorde — petit jeu de mot —, c’est répétitif, mais c’est une étape incontournable pour progresser à la guitare en autonomie : répéter, répéter et répéter encore… jusqu’à ce que ça devienne fluide !
Quelques musiques utilisant des arpèges de guitare
Si vous voulez quelques musiques pour commencer à vous entraîner à l’un des trois arpèges évoqués précédemment, je vous fournis une petite liste non exhaustive de celles que je préfère :
- Guaranteed (Eddie Vedder) : arpège n°3
- Hallelujah (Jeff Buckley) : arpège n°1
- Arrival of the Birds (The Cinematic Orchestra) : arpège n°1
- Je l’aime à mourir (Francis Cabrel) : arpège n°2
- La Foule (Edith Piaf) : légère variante de l’arpège n°2
